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Première fêlure

Cette revue est un chemin emprunté à plusieurs pour donner forme à des vérités communes. Elle s’est bâtie à la fois comme jeu d’élaboration d’une sensibilité collective et comme tentative pour jeter

quelques pistes de réflexion et d’action dans un monde qui tourne à vide.

C’est dans la fêlure qu’il est possible de trouver une consistance,par la disposition à se fêler qu’on peut entrevoir, fabuler et désirer d’autres manières de composer, de se lier, de prendre soin.

Et forger entre la pénombre et la douceur, de quoi faire de nos harpies une force joyeuse.

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Éditorial

C’est par le conflit que nous choisissons de rentrer en enfance. Parce que les plis que nous avons pris en devenant adultes ne nous permettent pas d’être à la hauteur de son caractère primordial. Nous avons tout le mal du monde à entrer en conflit, et pourtant les raisons ne manquent pas. Nous en restons frustré·es, déçu·es, en attente que quelque chose se passe ou que ça passe. Pourtant c’est du conflit que nous sommes né·es. Dans la tension, nous nous sentons vivant·es au plus haut point.

Enfance et devenir

L’école est, une fois débarrassée de toute l’idéologie qui l’entoure, le lieu où les enfants vont quand leurs parents travaillent, et où ils apprennent ce qu’il faut pour pouvoir travailler à leur tour. Les humanistes peuvent produire autant de verbiage qu’ils veulent à ce sujet, mais l’éducation  obligatoire est avant tout une institution qui sert à produire l’appartenance à une entité fantasmée, à discipliner des corps pour les rendre  obéissants et, à ses différents niveaux d’éducation, à produire des travailleurs, des cadres, des patrons, des fonctionnaires, et ce qui est nécessaire à la poursuite de cette catastrophe qu’on appelle civilisation.

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Enfance et devenir

Les enfants malades remédient comme ils peuvent. Avec des bricolages en forme de tisane souvent infecte et la plupart du temps sans effet – autre que le réconfort de la musique de l’eau qui bout sur le foyer commun. Aux tisanes, on adjoint parfois un tranquilli- sant quand le temps nous manque, que le foyer, les amis sont trop  loin, ou que la fièvre est trop forte.

Enfance et devenir

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On pourrait gagner du terrain et se battre contre toutes ces choses qui nous affaissent, celles en nous et celles qui nous entourent. Autant ce qui nous aplatit, nous découpe, nous atomise de l’extérieur, que nos blessures, nos difficultés à traiter nos émotions, nos inaptitudes de communication. Mais on trouve la cible la plus proche, la plus facile à frapper, et qui nous apportera le sentiment de réussite ou de contrôle le  plus immédiat: notre entourage, nos allié·es poten- tiel·les, nous-mêmes. On tombe en mode joueur  contre joueur. Alors qu’on s’imagine couper nos chaînes immédiates, une des branches de notre bête à déchirer la grisaille se tourne contre elle. La bataille contre nos monstres devient bataille contre nous, mais nous contre nous c’est le jeu contre nous.

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